Pardon

Pardon !
Pardon, je vous ai bousculé !
Pardon, je ne savais pas !
Pardon ! Vous ne m’avez pas compris !
Un mot qui va dans tous les sens
Un mot qui éveillerait la présence de l’autre
Un mot qui ne peut s’utiliser en absence
Banalement
Par habitude
En simple gage de civilité…
Pardon : un mot si ordinaire
Selon les circonstances, un préliminaire
Un mot d’effacement :
S’effacer devant la peine de l’autre
Effacer d’un autre la dette
Effacer toute rancune :
Une lumière dans la brune.
Divine origine !
Au départ le don, le don de la vie
L’Humain (femme et homme) en cherche le bon usage.
En lui, le Souffle s’ingénie
Et cherche comment, pourquoi, de quelle façon
Aimer malgré tout, sans bonne raison, à l’infini
Simplement parce que c’est mieux :
Sans guerre des nerfs pour devenir vieux
S’il faut s’abaisser pour grandir
Jusque dans la démesure
Le don s’affadit, la terre s’enlaidit
La vie est piétinée, les colères agglutinées
Il faut qu’on s’en sorte
Mais où est la porte ?
Dans l’au-delà du don, dans le par-don !
La seconde chance, le surcroît du bon
Une surenchère d’amour contre le mal-fait.
Il nous appartient de montrer que le soleil se lève
Pour les méchants et les bons
Divin est notre désir d’être parfait en amour
Puisque nous nous savons enfants de Dieu.
Ne pas s’attarder au sixième jour quand il en faut sept !
Six jarres de pierre ne donnent pas la joie :
Elles sont le rite d’un pardon pour soi
Il en faut sept pour la noce : acte de foi !
Par la parole absoudre l’autre même de l’ignoble
Ne pas trouver vain d’oser un regard divin
Qui dit au méchant : ‘Plus est en toi aussi ! Tu peux le bien si tu le veux.’